Les
"réseaux d'échanges réciproques de savoirs", le mouvement Freinet, un
éditeur (Chronique sociale), la Ville d'Evry... se préparent à
accueillir les 3, 4 et 5 juin quelque 500 participants "représentant une
centaine d'associations locales ou départementales" venus de France, de
Suisse, d'Afrique, pour "chercher de nouvelles formes d'alliances" avec
les acteurs locaux. Il s'agit de créer des dynamiques pour réussir "ce
que les institutions ne peuvent pas faire" en termes de lutte contre
toutes les formes d'inégalités, "dans un monde marqué par la compétition
et le conformisme.
Les
rencontres verront notamment intervenir Patrick Viveret (philosophe,
altermondialiste), André Giordan (université de Genève), François Taddéi
(centre de recherches interdisciplinaires), Jean-Claude Ameisen
(producteur de "Sur les épaules de Darwin"), Daniel Maximim (écrivain et
poète), Gaston Pineau, Pierre Frackowiak... La première journée sera
consacrée à démontrer qu'on peut "faire autrement", à l'école comme dans
les entreprises, en développant la coopération.
"Nous ne sommes pas de
doux rêveurs", ajoute Claire Héber-Suffrin, cofondatrice des RERS
(réseaux d'échanges réciproques de savoirs), et la deuxième journée de
ces rencontres montrera que cette horizontalité permet de "prendre en
charge" bien des questions de société. La conclusion, le dimanche 5
juin, mettra d'ailleurs en évidence la rencontre de champs très divers,
l'éducation, la formation professionnelle, la création artistique,
l'économie sociale et solidaire, l'édition, la santé... qui sont
"l'affaire de tous". Car ces rencontres veulent démontrer que "la
réciprocité et la coopération" ne répondent pas seulement à une exigence
éthique, qu'elles ne sont pas "un supplément d'âme", mais qu'elles ont
une efficacité. C'est ainsi que celui qui est seul après un échec peut
penser qu'il était "nul", ses pairs peuvent lui montrer qu'il leur
apporte quelque chose qu'ils n'ont pas, lui redonner confiance, engager
un cercle vertueux. "Nous avons l'expérience que ça bouge un peu les
choses, quand chacun peut être accompagnateur de l'autre."
Or
c'est un mouvement que les institutions ne peuvent engager. Elles sont
par nature verticales, l'élève n'enseigne pas au maître ni le subordonné
au supérieur hiérarchique, et le travailleur social dit à ses "clients"
ce qu'ils doivent faire, , "même si des enseignants, des travailleurs
sociaux" peuvent changer de position, "se mettre à côté" et à
l'écoute... Ce qui suppose un travail sur soi-même de leur part pour
"changer les représentations sociales". Mais ces alliances nouvelles
entre les personnes et entre les divers champs d'intervention, l'école,
la culture, la santé..., cette volonté de "sortir des silos" supposent
un ancrage sur les territoires, dans le local, dans le long terme,
estiment les promoteurs de ces rencontres qui en présentaient le projet à
la presse hier 24 mai. Et ils vont plus loin. L'Etat ne pourrait-il pas
les entendre ? Eux-mêmes ne pourraient-ils pas "être prescripteurs de
ceux qui nous prescrivent" ?
Le site des rencontres iciA
noter : les autres mouvements organisateurs sont : Ecole, changer de
cap, Institut Renaudot pour la promotion de la santé, Différent et
compétent réseau d'ESAT pour la reconnaissance des compétences des
travailleurs handicapés, Ambr'Azur réseau d'artistes, Puzzle réseau
d'entreprises, Ardelaine acteur de l'économie sociale et solidaire.
ToutEduc est partenaire des rencontres.